Reconnecter l’agriculture locale aux consommateurs
- RSE
Reconnecter l’agriculture locale aux consommateurs, c’est l’enjeu de la distribution alimentaire de demain et le sens profond de nos choix stratégiques en matière de retail...
Reconnecter l’agriculture locale aux consommateurs, c’est l’enjeu de la distribution alimentaire de demain et le sens profond de nos choix stratégiques en matière de retail. D’une part, en France et dans d’autres pays européens, les attentes des consommateurs en matière d’alimentation se transforment. Ils exigent de plus en plus de produits sains, traçables et avec du goût. Ils se préoccupent de la qualité, de l’origine des produits et de leurs conditions de production, tout en marquant leur attachement au plaisir véhiculé par le modèle gastronomique français. Parmi les tendances clés, l’augmentation de la consommation de produits bio, le « locavorisme », le flexitarisme et le végétarisme, et le souci du bien-être animal. D’autre part, en amont, le monde agricole a besoin de reprendre le contrôle d’une partie de la valeur « distribution », dont il a perdu la maîtrise depuis les années 60 au profit de la grande distribution, et de trouver de nouveaux débouchés pour ses produits. Les agriculteurs doivent dégager des marges suffisantes pour vivre décemment, et surtout pour investir dans la transformation de leurs méthodes et dans de nouveaux positionnements créateurs de valeur.
Au carrefour de ces deux exigences, InVivo agit pour favoriser la rencontre : c’est ce que nous appelons « l’intelligence alimentaire » ou IA. Instaurer des rapports directs avec les consommateurs pour nos coopératives sociétaires était déjà notre raison d’être sur le marché de la jardinerie avec nos 1 400 points de vente Gamm vert et Delbard qui maillent le territoire. Aujourd’hui, l’offre des jardineries se transforme sous l’effet de deux tendances : l’autoproduction alimentaire et le jardin écologique.
À côté des jardineries, nous voulons permettre aux producteurs de disposer de leur propre circuit de distribution et aux consommateurs d’accéder à des produits frais sourcés localement. C’est la raison d’être de notre enseigne Frais d’ici, née en 2014, et de Bistrot d’ici, son prolongement en restauration… Nous venons aussi d’entrer en négociation exclusive avec l’enseigne Bio&Co, pour donner aux consommateurs l’accès à du bio local, et aider ainsi les agriculteurs français à se convertir. Pour accélérer la croissance du nombre de points de vente, nous allons nous appuyer sur le réseau des jardineries, avec un objectif de 150 ouvertures pour 2025.
La même logique est à l’œuvre dans la création du concept So France, vitrine de la bistronomie française, dont le premier espace vient d’ouvrir à Singapour. Ici encore, il s’agit d’offrir aux petits producteurs un nouveau débouché à l’international, en mettant en valeur les terroirs, les saveurs et l’acte de production.
Enfin, nous ne perdons pas de vue que de grandes manœuvres sont en cours dans l’e-commerce alimentaire. Nous sommes déjà le premier site en audience de la jardinerie en ligne avec Gammvert.fr, et nous réfléchissons à une grande place de marché multi-enseigne et multiproduit dans nos spécialités. Il n’y a aucune opposition entre e-commerce et consommation locavore. Au contraire, l’e-commerce permet de rendre l’offre locale plus visible et plus accessible, et pour l’agriculteur, c’est une façon d’instaurer un échange direct avec le consommateur. C’est une voie de grand avenir pour la distribution alimentaire dans l’intérêt des consommateurs et des producteurs.
Thierry Blandinières, Directeur général d'InVivo